J’ai beaucoup apprécié cette exposition du Centre Canadien d’Architecture. Ce centre est un musée dédié à l’architecture comme instigateur de l’environnement de l’homme. J’ai l’impression que le musée se place aussi comme défenseur et gardien de l’architecture, en sauvegardant leur superbe immeuble, dans notre ville, Montréal, si hétéroclite, et en éduquant les jeunes et citoyens par des expositions pédagogiques. Fait ironique, le CCA est encerclé par l’autoroute, par la rue René-Lévesque et la rue Sainte-Catherine…le CCA se place en gardien devant le flot d’auto qui passe et qui ordonne un système d’environnement qui favorise la destruction pour faire un système routier pour notre invention polluante.
En fait, ce centre ne m’était pas inconnu étant donné qu’il faisait parti de mon environnement durant toute mon enfance. En effet, j’ai habité jusqu’à cette année sur la rue Coursol, entre Atwater et Georges-Vanier, et il était fréquent que je passe devant cet incroyable immeuble et devant le parc adjacent qui attirait mon attention de part ses multiples sculptures. Ce parc est d’ailleurs un de mes lieux de prédilection pour relaxer et prendre un bain de soleil dans l’herbe, avec vue sur l’autoroute et sur la nature sauvage au bord des tracks de chemin de fer. Ce parc est un beau défi : installer un espace vert entre deux bretelles d’autoroutes, devant l’immense tronc routier qu’est René-Lévesque. Ce parc est dédié à l’homme, dédié au piéton. Ce parc préserve notre identité dans un environnement contrôlé par l’automobile. Dans nos villes, nous sommes placés, dans nos villes, en otages par la technologie, par les autos, par la mauvaise architecture, par le pétrole.
Le sujet de l’exposition était délicat à aborder, et la manière qu’elle était monté, sans prétention, avec légèreté, afin que le spectateur choisisse son degré d’intérêt. Mes visites au CCA avec ma mère et avec l’école primaire furent fréquentes. J’étais donc excité d’aller faire cette visite dans le cadre de mon cours de DART 262. Après un cours exposé sur les deux présentations, nous étions libre de nous promener dans les galeries, gratuitement ! Les expositions Environnement total – Montréal1965-1975 ACTIONS : comment s’approprier la ville. Cette dernière expo propose des nouvelles manières de voir les actions quotidiennes dans notre environnement. Par exemple, des oeuvres qui remettent en question le manque d’espace public, ou le contrôle de la ville par l’auto, ou les lieux oubliés, ou bien la présence de caméras dans la ville. Fabrication illégale d’une piste cyclable par des citoyens.Des artistes, architectes et penseurs qui proposent des nouveaux moyens de transports, qui proposent de profiter des fruits des arbres fruitiers présents dans la ville pour faire des marmelades, etc. Merveilleux. Une visite inspirante, motivante. Ce que j’y ai aimé le plus, comme à chacune de mes visites au CCA, c’est le montage de l’exposition. C’était simple, bien structuré. Sur les tables, il y avait des feuilles de présentations qui décrivaient les projets sociaux, ou les réflexions. À coté de certaines descriptions il y avait un cahier qui décrivait plus largement les projets et que le spectateur pouvait manier. J’ai trouvé cette exposition très pédagogique. L’information était bien distribuée, bien éclairée et plusieurs personnes pouvaient circuler dans les pièces sans gêner les autres. Plusieurs des actions réalisés ou des systèmes proposés pour améliorer l’environnement de la ville sont basés sur des observations que je fait tous les jours dans ma ville. Une des actions que j’ai bien aimé portait sur la nutrition. Nous n’avons pas beaucoup dans les alentours d’une ville la présence d’une nature à partir de laquelle on peut se nourrir. Presque tous les aliments que j’utilise dans mes repas ont été traités, transformés, empaquetés. Mais qu’est-ce que ce contrôle sur ma nourriture. Pourquoi il n’y aurait pas plus des parcs, ou de jardins publics desquels je pourrait me nourrir, gratuitement, ou au moins en donnant de mon temps pour les entretenir….ah lala, tant de différentes manières de voir la ville, de visualiser la vie en communauté. Laquelle est la bonne….aujourd’hui, beucoup de grands centres urbains calquent la méthode de construction d’une ville à la Nord-Américaine, à l’Occidentale….mais on en oublie tellement de besoins de l’homme.
Pour aider à définir la fonction de la vie en société, il est essentiel de commencer par la construction, par la forme d’une ville. Pour ce faire, il faut penser ce à quoi l’homme à besoin dans son entourage.
Comme affirmé sur son site internet, le CCA se décrit comme un”musée créé avec la conviction que l’architecture est d’intérêt public”. C’est un “établissement culturel avant-gardiste dont la mission consiste à sensibiliser le public au rôle de l’architecture dans la société, à promouvoir la recherche de haut niveau dans ce domaine et à favoriser l’innovation dans la pratique du design.” J’aime beaucoup la valeur des actions de ce centre, qui se place comme un lieu pour conscientiser le citoyen à l’importance de son environnement, à l’impact que ce dernier peut avoir sur sa ville.